Les secrets du beurre : composition et bienfaits pour la santé
Surpoids, obésité, maladies cardiovasculaires… le beurre est souvent diabolisé notamment à cause de sa richesse en acides gras saturés. Pourtant, la France reste le premier pays consommateur de beurre¹. Alors est-il vraiment justifié de se priver d’une belle noisette de beurre ? En réalité, les études démontrent qu’il ne mérite pas d’être blâmé. Et si, finalement, le beurre pouvait être un allié pour la santé ? Regardons cela de plus près !
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Depuis des milliers d’années, le beurre est fabriqué de la même manière. Bien qu’il ne soit plus confectionné à la main, les outils de production actuels permettent de fabriquer le beurre en plus grande quantité tout en respectant le procédé de fabrication traditionnel.
Pour découvrir les différentes étapes de la fabrication des beurres Grand Fermage découvrez notre processus de fabrication du beurre.
Le saviez-vous ?
L’appellation “beurre” est réglementée. Elle n’est attribuée que si le produit contient 82% de matière grasse au minimum (80% pour les beurres demi-sel), 16% au maximum d’eau et 2% au maximum de matière sèche non grasse (caséine, lactose). La législation n’autorise aucun additif (à l’exception du bêta-carotène pour colorer le beurre en jaune). Si l’un de ces critères n’est pas conforme, alors l’appellation « beurre » doit être suivie de qualificatifs tels que “beurre allégé” ou “beurre concentré” par exemple.
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Les caractéristiques nutritionnelles du beurre
Des acides gras de bonne qualité
Le beurre se caractérise en premier lieu par sa teneur importante en lipides, qui fait de lui un membre de la famille des matières grasses. Néanmoins, contrairement à l’huile, qui est composée à 100% de matières grasses, le beurre en contient 82%. Sa valeur calorique est donc plus faible (38 kcal pour une noisette de beurre contre 45 kcal pour une cuillère à café d’huile).
Le beurre est principalement constitué d’acides gras saturés, qui représentent 60% à 65% de ses matières grasses. Longtemps diabolisé, il est désormais établi que cette famille d’acides gras est très hétérogène et qu’il est indispensable de les distinguer². Certains d’entre eux, présents dans le beurre, ont des effets bénéfiques sur la santé. En première ligne : l’acide butyrique. Il appartient à la famille des acides gras à chaînes courtes, qui présentent l’avantage d’être rapidement utilisés par le foie et peu stockés. Il a été démontré que l’acide butyrique avait également un effet protecteur sur le développement du cancer colorectal²,³. Le beurre contient également un acide gras saturé à longues chaînes, l’acide myristique, qui contribue notamment à la formation de dérivés des omégas 3, indispensables à l’organisme⁴.
Enfin, le beurre contient en plus faible proportion, des acides gras insaturés. Ils représentent 35% à 40% de ses matières grasses avec notamment l’acide oléique (oméga 9).
Le saviez-vous ?
Le beurre contient une petite quantité d’acides gras trans. Néanmoins, contrairement aux acides gras trans d’origine industrielle, ces derniers sont d’origine naturelle et ne présentent aucun risque pour la santé cardiovasculaire⁵.
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Le beurre : pas d’effet néfaste sur la santé cardiovasculaire
Bien que le beurre contienne une quantité non négligeable de cholestérol, il semblerait qu’il ne soit pas néfaste sur la santé cardiovasculaire lorsqu’il est consommé dans des quantités modérées. En effet, une revue systématique de la littérature et une méta-analyse ont étudié les associations entre la consommation de beurre et les pathologies cardiovasculaires. Aucune association significative n’a été démontrée, aussi bien pour les événements cardiovasculaires, que pour les maladies coronariennes ou les accidents vasculaires cérébraux⁶.
Le saviez-vous ?
Contrairement à la majorité des produits laitiers, le beurre ne contient que des quantités infimes de lactose, ce qui le rend généralement compatible avec un régime pauvre ou sans lactose.
Les bienfaits santé du beurre
Le beurre est bon pour la peau et les yeux
Le beurre est riche en vitamine A. Une portion de 20g de beurre couvre à elle seule 17% des besoins quotidiens ! Or, cette vitamine est essentielle à tous les âges de la vie. La preuve : elle participe au bon développement de l’embryon. Mais ce n’est pas tout : elle a de nombreux bienfaits sur la santé oculaire et la vision. Elle assure également le renouvellement des tissus et contribue au maintien d’une jolie peau !
Le beurre est aussi source de vitamine E. Or, ces deux vitamines sont d’excellents antioxydants, contribuant à neutraliser les radicaux libres et à prévenir le vieillissement prématuré des cellules.
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Le beurre est un allié pour les os et les muscles
Le beurre est également une excellente source de vitamine D, qui joue un rôle crucial sur la qualité des tissus osseux et musculaires. Elle contribue en effet à une minéralisation optimale des tissus, notamment des os, du cartilage et des dents. Elle est aussi impliquée dans la coagulation sanguine et la contraction musculaire. Pourtant, la majorité des Français n’en consomme pas suffisamment⁷.
Le beurre contribue au bon fonctionnement du système immunitaire
De par ses excellentes teneurs en vitamines A et D, le beurre contribue également au fonctionnement normal du système immunitaire. Ces deux vitamines favorisent en effet l’activation des globules blancs, aussi appelés leucocytes, qui sont produits par la moelle épinière et participent à la protection contre les agressions extérieures. Elles favorisent aussi l’activation des macrophages, de grosses cellules qui, dans le processus de défense immunitaire, détruisent les molécules étrangères. La vitamine A contribue également à renforcer la barrière intestinale.
Les vitamines A et D pourraient ainsi constituer des facteurs de défense contre certaines maladies auto-immunes ou infectieuses. Des études⁸ suggèrent même que la vitamine D jouerait un rôle protecteur contre les cancers, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires ou encore rénales !
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Les idées reçues sur le beurre ont la peau dure. Pourtant, il est désormais démontré que dans le cadre d’une consommation modérée, il n’est pas néfaste pour la santé cardiovasculaire. Cet aliment naturel est une excellente source de vitamines (principalement A, D et E) qui lui procurent de nombreux bénéfices pour la santé. Et ça, ça ne compte pas pour du beurre ! Comme toujours en nutrition, l’équilibre réside dans la diversité et la modération. Alterner l’utilisation du beurre avec les différentes huiles végétales (olive, colza, noix…) est le parfait compromis pour prendre soin de sa santé.
- Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, Le beurre, production et consommation. [En ligne], disponible sur : https://agriculture.gouv.fr/infographie-le-beurre-production-et-consommation
- Anses. Actualisation des apports nutritionnels conseillés pour les acides gras. Rapport d’expertise collective. Edition scientifique. Mai 2011.
- Sengupta S et al. Does butyrate protect from colorectal cancer? J Gastroenterol Hepatol 2006;21:209-18.
- CERIN, Symposium “Les dernières recommandations en lipides : de la théorie à l’assiette”, 2013, [En ligne], disponible sur : https://www.cerin.org/wp-content/uploads/2017/01/symposium-dernieres-recommandations-lipides-theorie-assiette.pdf
- Anses, Les acides gras trans, 2012. [En ligne], disponible sur : https://www.anses.fr/fr/content/les-acides-gras-tran
- Pimpin L et al., 2016. Is Butter Back? A Systematic Review and Meta-Analysis of Butter Consumption and Risk of Cardiovascular Disease, Diabetes, and Total Mortality. PLOS ONE 11(6): e0158118.
- Anses, Etude individuelle nationale des consommations alimentaires 3 (INCA3), (Saisine n°2014-SA-0234), 2017. [En ligne], disponible sur : https://www.anses.fr/sites/default/files/NUT2014SA0234Ra.pdf
- Courbebaisse M et al., 2010. Effets non osseux de la vitamine D, Med Sci (Paris) Volume 26, Number 4. https://doi.org/10.1051/medsci/2010264417
Pour aller plus loin
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